jeudi 5 mai 2016

Anna Karénine

Léon Tolstoï


Le sujet (éditeur)

La quête d'absolu s'accorde mal aux convenances hypocrites en vigueur dans la haute société pétersbourgeoise de cette fin du XIXe siècle. Anna Karénine en fera la douloureuse expérience. Elle qui ne sait ni mentir ni tricher - l'antithèse d'une Bovary - ne peut ressentir qu'un profond mépris pour ceux qui condamnent au nom de la morale sa passion adultère. Et en premier lieu son mari, l'incarnation parfaite du monde auquel il appartient, lui plus soucieux des apparences que véritablement peiné par la trahison d'Anna. Le drame de cette femme intelligente, sensible et séduisante n'est pas d'avoir succombé à la passion dévorante que lui inspire le comte Vronski, mais de lui avoir tout sacrifié, elle, sa vie de femme, sa vie de mère. Vronski, finalement lassé, retrouvera les plaisirs de la vie mondaine. Dans son insondable solitude, Anna, qui ne peut paraître à ses côtés, aura pour seule arme l'humiliante jalousie pour faire vivre les derniers souffles d'un amour en perdition. Mais sa quête est vaine, c'est une "femme perdue". --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot

Mon avis

J'ai aimé... passionnément

Alors voilà, c'est fait, j'ai lu mon premier livre de Tolstoï. Et enfin je peux dire (comme tout le monde ou acquiescer aux dires des autres en connaissance de cause) "mais tu ne l'as pas lu? alala tu ne sais pas ce que tu rates, c'est une merveille".
Car oui de mon point de vue, c'est vraiment une merveille.
Alors mention spéciale au traducteur, car je ne lis pas le Russe, mais la version française de mon édition (Folio classique) est d'un français d'une qualité exceptionnelle. Je n'ai pas senti une seule fois qu'il s'agissait d'une traduction.
Quant à l'histoire, ou plutôt les histoire... c'est un enchevêtrement de tant de personnages! L'histoire d'Anna Karénine n'est de mon point de vue pas la plus intéressante. C'est certes la plus bouleversante, celle qui donne le ton dramatique au livre, mais j'ai de loin préféré l'histoire de Lévine et de Kitty. 
L'histoire d'Anna et de Vronski est terrible, et encore actuelle également dans sa genèse : une femme mariée à un homme pour son statut social sans vraiment l'aimer (oui ça existe encore!) qui s'accroche à leur fils pour tenir le coup, et tombe un jour follement amoureuse d'un homme avec qui elle aura une liaison. Aujourd'hui cette femme divorcerait probablement, et la société ne lui en tiendrait pas rigueur. Mais à l'époque c'est autrement plus compliqué. J'ai trouvé que Tolstoï décrivait merveilleusement les états d'âme et le cheminement psychologique de cette femme perdue, qui ne sait plus quoi faire: s'accrocher à sa vie auprès d'un homme qu'elle finit par exécrer mais garder à ses côtés son fils, ou partir avec son amant, perdre sa situation et donc faire une croix sur une vie sociale, et perdre son fils. C'est un dilemme absolument terrible. Et une fois le choix fait, encore faut-il vivre avec... Il y a de quoi devenir folle comme elle. C'est d'ailleurs la raison qui m'a fait préférer l'histoire de Lévine et Kitty : celle d'Anna est terrible et m'a mise profondément mal à l'aise.
Concernant Lévine et Kitty, je me suis beaucoup amusée à suivre leur histoire d'amour, et surtout le cheminement de Lévine quant aux idéaux capitalistes.
Bref, un livre extrêmement dense, beaucoup de sujets traités (l'évolution de la société, la mort, l'amour, l'importance du regard des autres, l'évolution des campagnes russes, etc) pour un livre absolument magnifique.
Une vraie merveille il n'y a pas d'autre mot.

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