jeudi 3 mars 2016

L'économie est un jeu d'enfant

Tim Harford


Le sujet (éditeur)

Pourquoi les loyers sont-ils si élevés? Les immigrés nous volent-ils nos emplois? Qu'est ce qu'un marché? Quels sont les ressorts d'une vente aux enchères? Pourquoi payez-vous votre café si cher? Pourquoi les taux d'intérêt font-ils le yoyo? Et à qui profite le crime?
Ces questions et beaucoup d'autres, trouvent ici une réponse dans un style enlevé, accessible et ludique. A l'issus de cette lecture, l'économie n'aura plus de secret pour vous.

Mon avis

J'aime... beaucoup

Je remercie tout d'abord Babelio et son édition Masse Critique ainsi que les éditions PUF de m'avoir permis de lire cet ouvrage.

Je lis beaucoup de livres d'économie et j'étais ravie d'en recevoir un nouveau explicitant les rouages de la macroéconomie. "L'économie n'aura plus de secret pour vous" nous annonce l'éditeur. Bon, là dessus je suis pas tout à fait d'accord.
En effet le livre n'explique pas vraiment comment fonctionne l'économie. L'auteur part de petites anecdotes (entreprises téléphoniques qui achètent des longueurs d'onde pour diffuser la 3G par exemple) ou des questions simples (pourquoi payez vous votre café si cher?) pour nous expliquer le fonctionnement de l'économie.
Mais je dois bien admettre que je reste un petit peu sur ma faim avec cet ouvrage. Car finalement on a jamais d'explication claire de comment fonctionne l'économie dans son ensemble. Je dirais même que ça part un peu dans tous les sens... j'ai trouvé ce livre un peu fouillis. On passe d'un sujet à un autre sans qu'il n'y ait vraiment de raison et j'ai vraiment l'impression de rester dans l'analyse superficielle. 

Cela étant dit, le livre est très agréable à lire, assez drôle et l'auteur est très pédagogue. Il use d'analogies pour bien nous faire comprendre de quoi il s'agit et tout s'éclaire peu à peu.
En conclusion j'ai trouvé ce livre très intéressant (j'y ai appris beaucoup de choses). Mais si vous voulez vraiment comprendre comment l'économie fonctionne et que vous débutez, je vous invite à vous tourner vers des BDs telles que "Economix" ou "L'économie en BD" dans un premier temps, qui explicitent vraiment comment fonctionne l'économie, et de vous plonger ensuite dans celui-ci pour rentrer plus dans le détail de certains concepts (comme les ventes aux enchères par exemple)
Je dois également préciser qu'il m'a fait énormément réfléchir. Je suis plutôt du genre (exclusivement en fait) à acheter du chocolat bio équitable, des vêtements et de l'électroménager fabriqués en Europe. Non pas pour les conditions de travail (car comme l'explique le livre les "ateliers de misère" sont nécessaires pour permettre aux pays pauvres de passer d'un statut pauvre à un statut plus riche) mais plutôt m'assurer d'une qualité minimum et éviter l'obsolescence programmée pour les produits concernés (pas d'histoire de libre échange donc). Mais ce livre m'a beaucoup fait réfléchir aux principes du libre échange notamment et je dois dire que ma vision est très brouillée!! Ce livre remet beaucoup de mes convictions en cause. Ma conclusion : je dois m'informer encore plus!

Quelques extraits pour vous donner envie de lire...


Page 52
IL y a trois stratégies courantes pour démasquer les clients auxquels le prix est indifférant.
1. Stratégie de la cible unique
"évaluer chaque client et exiger de lui la somme qu'il est prêt à payer.
[...]
Quand la technologie le permet, les firmes ayant le pouvoir de la rareté peuvent employer les méthodes très sophistiquées pour cibler les clients. Ce n'est plus un secret, les sites de vente comme Amazon peuvent identifier chaque client grâce à un "cookie". Autrefois Amazon adaptait ses prix d'après les achats antérieurs de chaque consommateur. La firme pouvait véritablement proposer des "bons d'augmentation" : deux clients achetant exactement le même produit se voyaient proposer deux prix différents, en fonction de ce qu'ils avaient acheté."
2. Stratégie de la "cible de groupe" qui consiste à offrir des prix différents selon le groupe auquel le client appartient.
"Par exemple quand Disney World à Orlando propose à la population locale des billets d'entrée à moitié prix ce n'est pas par compassion pour les habitants pauvres de la Floride. L'entreprise sait simplement que si le prix est moins élevé, les gens du cru viendront plus régulièrement. Alors que les touristes viendront sans doute, et ne viendront qu'une fois, quel que soit le tarif.
3. Stratégie "d'auto-incrimination"
"Les supermarchés ont fait du ciblage des prix un art, en élaborant tout un éventail de stratégies possibles. Au dessus de la galerie principale de la gare de Liverpool Street, un magasin Marks & Spencer "Simply Food" accueille les banlieusards pressés qui arrivent à Londres ou en repartent. Nous connaissons désormais bien la valeur de la rareté des gares, et il n'est donc pas peut être pas étonnant d'apprendre que cette boutique n'est pas bon marché, même comparée à un autre Marks &Spencer situé à 1500 mètres de là, à Moorgate. J'ai choisi 5 produits au hasard dans le magasin de Liverpool et j'ai réussi à trouver quatre d'entre eux à Moorgate où chaque article était en moyenne 15% moins cher. [...] Mais même quand de tels décalages sont révélés, bien peu de banlieusards seraient prêts à s'écarter de leur itinéraire pour économiser trente pence. C'est un exemple flagrant et efficace de ciblage des prix."

Page 62 : courses bon marché et magasins bon marché
"Mon conseil : si vous voulez faire des affaires, n'essayez pas de trouver un magasin pas cher. Essayez d'acheter pas cher. Les mêmes produits sont souvent au même prix. Les courses qui coûtent cher sont celles où l'on prend par inadvertance des produits à forte marge, pas celles que l'on fait dans un magasin où "on n'en a pas pour son argent", parce que le ciblage des prix explique bien plus les différences des prix que toute différence de valeur entre un magasin et un autre."

Page 63 sur les soldes
"les soldes sont une forme efficace d'autociblage. Certains clients visitent beaucoup de magasins différents, d'autres, non, alors mieux vaut pour un magasin avoir soit des prix élevés pour soutirer leur argent aux clients fidèles (ou paresseux), ou des prix bas pour attirer les chercheurs de bonnes affaires. Les prix moyens n'intéressent personne : ils ne sont pas assez élevés pour exploiter les clients fidèles et pas assez bas pour attirer les chercheurs de bonnes affaires.

Page 70
"le "laserwrite E" d'IBM imprimante laser bas de gamme s'est avérée être exactement la même que leur "laserwrite" haut de de gamme, sauf qu'il y avait dans la version moins chère une puce supplémentaire pour ralentir l'impression. Pour IBM la méthode la plus efficace de ciblage des prix était de concevoir et de produire une unique imprimante, puis de la vendre à des prix différents. Mais bien sûr, pour que des gens achètent le modèle cher, il a fallu ralentir le modèle pas cher.

Page 110 La traversée du centre ville
"Dans la plupart des pays européens, les automobilistes paient un impôt kilométrique sous la forme d'une forte taxe sur le carburant. Mais cette taxe sur le carburant ne correspond pas au coût que les conducteurs s’infligent les uns les autres ainsi qu'aux non conducteurs. Dans les zones rurales, les gens paient la taxe (ils dépenses en général entre un quart et un tiers d'essence en plus, par rapport aux citadins), mais ce sont les banlieusards de Londres, de New York ou de Paris qui, aux heures de pointe, causent les plus graves embouteillages, la pire pollution atmosphérique et le plus grand vacarme. Les mêmes trajets effectués aux petites heures de la matinée ne provoquent aucun embouteillage, même si la pollution et le bruit restent problématiques."
[...]
"L'idée de la taxe d'externalité n'est pas de décourager les gens de faire quoi que ce soit qui pourrait gêner autrui, mais de les rendre conscients de la gêne occasionnée."
Deux objections à la taxe d'externalité
"Le lobby pro-automobile répond que les automobilistes paient assez et qu'il est injuste d'empêcher les moins riches de conduire. D'un autre côté, certains affirment qu'après s'être acquittés de la taxe d'externalité, les riches auront encore les moyens de s'adonner au comportement sanctionné."
"La taxe d'externalité impose-t-elle une redistribution inéquitable? Elle ne vise pas les pauvres mais les activités volontaires : si vous décidez de cesser de gêner les autres, vous n'avez pas à payer de taxe d'externalité. Il est vrai que les riches ont les moyens de conduire plus que les pauvres, mais ils est tout aussi vrai que les riches ont les moyens de manger plus que les pauvres. C'est également injuste, mais si vous acceptez le fonctionnement du système des prix pour des biens comme les aliments, pourquoi ne pas l'accepter pour l'espace routier ou l'air pur?"
"Taxer les embouteillages peut modifier les petites décisions que nous prenons chaque semaine quand nous hésitons entre aller en voiture au supermarché, ou prendre le bus, ou aller à pieds dans un magasin plus proche, ou faire nos courses sur internet. Mais cette taxe pèsera aussi sur les grandes décisions. Chaque année, une personne sur trois change d'emploi et une personne sur sept déménage; à chaque fois, l'occasion se présente de repenser nos choix en matière de transport, à la lumière de la taxe sur les embouteillages.
Intervient aussi ici un effet domino, car les changements attitude se renforcent mutuellement. SI plus de gens se mettent à prendre le bus, il y aura plus de place dans les rues et les bus iront plus vite... et circuleront avec un meilleur rapport qualité/prix. Si plus de gens pratiquent le covoiturage, chacun trouvera plus vite des partenaires potentiels et sur des trajets plus proches du sien. Si plus de gens tentent d'éviter les embouteillages en travaillant chez eux deux ou trois jours par semaine, ou en se rendant dans le centre ville à des heures différentes, plus d'entreprises trouveront le moyen d'accepter ces pratiques."

Page 168 sur le système de santé pour expliquer l'aléas moral
"Le meilleur système obligerait les patients à payer un certain nombre de frais, ce qui les inciterait à s'informer à faire des choix qui soient à la fois dans leur intérêt et aient un bon rapport qualité/prix, tout en laissant le gouvernement ou l'assurance payer les frais les plus élevés. Cela pourrait fonctionner, parce que la plupart des factures médicales ne sont pas catastrophiques et ne justifient donc pas une assurance.
Dans le détail, comment un tel système pourrait-il fonctionner? Le but serait de laisser le maximum de choix et de responsabilité aux patients, en exigeant donc qu'ils dépensent leur propre argent plutôt que celui des gouvernements ou des assureurs, mais de veiller à ce que personne n'ait à régler de factures catastrophiques et à ce que même les pauvres aient de quoi se payer des soins médicaux.
Autrement dit, les gens devraient payer tous les soins médicaux, mais l'assurance devrait prendre en charge les frais les plus élevés, et tout le monde devrait prendre en charge les frais les plus élevés, et tout le monde devrait avoir un compte épargne destiné aux dépenses médicales, compte que le gouvernement enrichirait dans le cas des plus pauvres et victimes de malade chronique.
L'assurance catastrophes, qui ne rembourse que les traitements très onéreux ne coûte pas très cher. L'épargne n'est pas non plus un problème : il suffit de réduire la facture fiscale de 1500$ par an, par exemple - c'est à peu près, en impôts, le coût du système de santé en Grande-Bretagne et aux Etat Unis - et d'obliger les gens à placer cet argent sur un compte épargne. Pour ceux qui payent moins de 1500$ d'impôts par an, le gouvernement compenserait la perte. Puisque le système est obligatoire, il n'y a pas de sélection adverse.
[...]
S'il vous reste plus que le minimum sur votre compte lorsque vous atteignez la retraite, vous pourrez utiliser la somme pour votre pension. Quand vous mourrez, votre épargne se transmettra vers le compte de quelqu'un d'autre (en général votre conjoint ou vos enfants). De sorte qu'à chaque moment de votre vie, vous auriez une raison de ne dépenser que pour des oins médicaux absolument nécessaires. Si vous pensiez que le bon traitement pour vous est une sorte de maintenance préventive - des séances de shiatsu, par exemple -, ce serait votre choix à vous. Vous pourriez envisager d'arrêter de fumer, vu ce que la tabagie vous coûterait en frais médicaux au fil des ans. L'assurance catastrophes financerait toujours votre transplantation pulmonaire, bien sûr, mais aucun système humain ne peut entièrement éviter l'aléa moral.

Page 238 sur les pays pauvres et pourquoi ils restent pauvres
"Les barrages policiers et les agents véreux constituent une forme particulièrement visible de corruption, mais il y a des barrages métaphoriques d'un bout à l 'autre de l'économie camerounaise. La Banque mondiale les a mis en lumière avec son projet "Doing Business" qui rassemble des données sur la réglementation des activités commerciales. La Banque a découvert que pour fonder une petite entreprise au Cameroun, il fallait dépenser en frais officiels plus de six mois de salaire moyen [...]. Acheter ou vendre une propriété coûte près du cinquième de la valeur du terrain. Obtenir des tribunaux le règlement d'une facture impayée prend plus de deux ans, coût près de la moitié de la somme facturée, et requiert quarante-trois procédures distinctes. Ces règles ridicules sont une bonne nouvelle pur les bureaucrates qui les mettent en application.
[...]
Une législation sociale inflexible veille à ce que seuls les hommes d'expérience bénéficient de contrats officiels: les femmes et les jeunes doivent se débrouiller sur les marchés gris. La paperasserie décourage les créations d'entreprise. La lenteur des tribunaux oblige les chefs d'entreprise à refuser des propositions attrayantes de nouveaux clients parce qu'ils savent qu'ils ne pourront pas se protéger s'ils se font rouler. Les pays pauvres présentent les pires exemples de ce genre de loi, et c'est l'une des principales raisons pour lesquelles sils ont pauvres."
[...]
Sur l'exemple de la construction d'une bibliothèque (inutilisable) d'une université au Cameroun
"Voici donc la situation : de l'argent obtenu par relations plus que pour répondre à une nécessité; un projet conçu pour le prestige plus que pour son utilité; un manque de supervision et de responsabilité; un architecte nommé par quelqu'un qui ne se souciait nullement de la qualité du travail. Le résultat n'est pas étonnant : un projet qui n'aurait jamais dû voir le jour et qui débouche sur un bâtiment mal construit.
Morale apparente de l'histoire : les individus égoïstes ou ambitieux qui détiennent le pouvoir sont souvent la cause de gâchis dans les pays en développement. La vérité est pourtant un peu plus triste. Des gens égoïstes et ambitieux détiennent plus ou moins de pouvoir dans le monde entier. Dans bien des pays, leur pouvoir est borné par la loi, la presse et l'opposition démocratique. La tragédie du Cameroun, c'est qu'il n'y a rien pour juguler les intérêts égoïstes."
[...]
Page 249
La gangrène ronge d'abord le gouvernement, mais elle touche l'ensemble de la société. A quoi bon investir dans une entreprise, puisque le gouvernement ne vous protégera pas contre les voleurs? (Autant devenir voleur vous même). A quoi bon payer votre facture téléphonique puisque personne ne pourra vous traîner devant les tribunaux? (Alors à quoi bon être une compagnie téléphonique?) A quoi bon faire des études puisque les emplois ne sont pas distribués au mérite (et de foute façon, vous ne pouvez pas emprunter pour financer vos études puisque la banque ne pourra pas imposer le remboursement de son prêt et que le gouvernement ne fournit pas de bons établissements). A quoi bon fonder une société d'importation puisque ce sont les douaniers qui en profiteront? (Il y a donc peu de commerce, donc la douane est sous-financée et cherche encore plus de pots-de-vin).

Page 263 sur le libre échange et la mondialisation
"Le commerce peut être conçu comme une autre forme de technologie. Par exemple, l'économiste David Friedman remarque qu'il existe pour les Etats Unis deux manières de produire des voitures : les fabriquer à Detroit ou les faire pousser dans l'Iowa. Cette seconde méthode emploie une technologie spéciale qui transforme le blé en Toyota : il suffit de charger le blé dans des bateaux et de les envoyer dans l'océan pacifique. Les bateaux reviennent peu après avec des Toyota à bord. La technologie utilisée dans le Pacifique s'appelle "Japon", mais il pourrait aussi bien s'agir d'une bio-usine futuriste flottant au large de Hawaï. D'une manière ou d'une autre, les ouvriers de l'automobile à Detroit sont en concurrence directe avec les fermiers de l'Iowa. Limiter les importations de voitures japonaises aiderait le secteur automobile et nuirait aux agriculteurs.
Dans une société civilisée mais progressiste, la solution n'est pas d'interdire la technologie nouvelle ou de limiter le commerce. Ce n'est pas non plus d'ignorer le sort des gens mis au chômage par la technologie, le commerce ou quoi que ce soit. C'est de laisser le progrès continuer tout en aidant ceux qui en souffrent à se former pour trouver d'autres emplois."
Page 274
"L'agriculture intensive est un exemple exceptionnellement parlant. Tous les problèmes environnementaux ne seront pas automatiquement résolus par le libre-échange. Un exemple est la tendance à la monoculture (ne cultiver que du riz, que du café, ou que du blé). Ce manque de biodiversité rend les récoltes plus vulnérables aux insectes et aux fluctuations climatiques.
On pourrait voir là un argument contre le libre-échange, puisque le commerce accru encourage les pays à se spécialiser dans une production agricole où ils jouissent d'un avantage compétitif. Mais les barrières douanières sont un très mauvais moyen de lutter contre le problème de l'agriculture intensive. D'abord, la biodiversité locale et la biodiversité mondiale sont toutes deux importantes, mais la biodiversité nationale n'a aucune importance : les problèmes écologiques ne tiennent pas compte des frontières politiques. Si tant est que le manque de biodiversité soit un problème, la solution se trouve dans la réglementation environnementale directe. Espérer qu'une barrière commerciale résoudra le problème est ridicule."
[...]
"Les frais de transport sont un autre exemple du principe de Bhagwati. Là encore, il peut sembler intéressant de limiter le commerce international afin de réduire la pollution causer par les cargos et les avions de fret. Pourtant en ce cas aussi, une réglementation directe sous la forme d'une taxe d'externalité est la solution. Les barrières douanières s'attaquent au transport de biens à travers les frontières, mais il n'y a rien de spécialement nuisible pour l'environnement dans le fait de franchir une frontière. Les frais de transport pur déplacer un lecteur de CD du port d'Osaka vers le port de Los Angeles sont inférieurs au frais de transport pour aller du port de Los Angeles jusqu'en Arizona, ou même jusqu'à un supermarché de Los Angeles. [...] Ce n'est pas par ce qu'un bien se déplace à l'intérieur d'un pays, ou même d'une région, que le coût écologique de son transport est faible. Là encore, l'apprenti économiste recommande les mesures qui attaquent le problème directement : une taxe d'externalité encouragerait à utiliser des méthodes plus propres, que le transport se fasse à l'intérieur d'un pays ou à travers des frontières."
[...]
"En général, cette pollution devient moins grave une fois que le revenu par tête atteint environ 5000$ (comme au Mexique) parce qu'ils sont alors assez riches pour s'offrir de meilleures normes environnementales et pour les exiger. Le commerce aide indirectement, en dynamisant la croissance, et directement , parce que le libre-échange dans les pays pauvres est associé à la fin des subventions pour les industries de prestige très polluantes comme la pétrochimie et l'acier, ainsi qu'à l'importation de nouvelles technologies plus propres."
[...]
"Nous devons comprendre que les initiatives focalisées sur les "café équitable" ou les "vêtements produits hors des ateliers de misère" n'apporteront jamais d'amélioration significative dans la vie de millions de gens. Certaines, comme la campagne pour empêcher New York d'acheter des uniformes dans les pays pauvres, causeront activement des dégâts. D'autres, comme les nombreuses marques de café équitable, pourraient améliorer le revenue de quelques producteurs de café sans faire trop de mal. Mais rien de toute cela ne peut remédier au problème fondamental : on produit trop de café. Au moindre signe que la caféiculture devient une profession attrayante, elle sera envahie de gens désespérés qui n'ont pas d'autre choix. Le niveau de vie des très pauvres, fera monter le cours du café et améliorera les salaires et les conditions de travail dans les usines de chaussures."