dimanche 11 janvier 2015

Le Royaume

Emmanuel Carrère



Le sujet (éditeur)

Le Royaume raconte l'histoire des débuts de la chrétienté, vers la fin du Ier siècle après Jésus Christ. Il raconte comment deux hommes, essentiellement, Paul et Luc, ont transformé une petite secte juive refermée autour de son prédicateur crucifié sous l'empereur Tibère et qu elle affirmait être le messie, en une religion qui en trois siècles a miné l'Empire romain puis conquis le monde et concerne aujourd’hui encore le quart de l'humanité.
Cette histoire, portée par Emmanuel Carrère, devient une fresque où se recrée le monde méditerranéen d'alors, agité de soubresauts politiques et religieux intenses sous le couvercle trompeur de la pax romana. C'est une évocation tumultueuse, pleine de rebondissements et de péripéties, de personnages hauts en couleur.
Mais Le Royaume c'est aussi, habilement tissée dans la trame historique, une méditation sur ce que c'est que le christianisme, en quoi il nous interroge encore aujourd'hui, en quoi il nous concerne, croyants ou incroyants, comment l'invraisemblable renversement des valeurs qu'il propose (les premiers seront les derniers, etc.) a pu connaître ce succès puis cette postérité. Ce qu'il faut savoir aussi, c'est que cette réflexion est constamment menée dans le respect et une certaine forme d'amitié pour les acteurs de cette étonnante histoire, acteurs passés, acteurs présents, et que cela lui donne une dimension profondément humaine.
Respect, amitié qu'Emmanuel Carrère dit aussi éprouver pour celui qu'il a été, lui, il y a quelque temps. Car, comme toujours dans chacun de ses livres, depuis L'Adversaire, l'engagement de l'auteur dans ce qu'il raconte est entier. Pendant trois ans, il y a 25 ans, Emmanuel Carrère a été un chrétien fervent, catholique pratiquant, on pourrait presque dire : avec excès. Il raconte aussi, en arrière-plan de la grande Histoire, son histoire à lui, les tourments qu'il traversait alors et comment la religion fut un temps un havre, ou une fuite. Et si, aujourd'hui, il n'est plus croyant, il garde la volonté d'interroger cette croyance, d'enquêter sur ce qu'il fut, ne s'épargnant pas, ne cachant rien de qui il est, avec cette brutale franchise, cette totale absence d autocensure qu'on lui connaît.
Il faut aussi évoquer la manière si particulière qu a Emmanuel Carrère d'écrire cette histoire. D'abord l'abondance et la qualité de la documentation qui en font un livre où on apprend des choses, beaucoup de choses. Ensuite, cette tonalité si particulière qui, s'appuyant sur la fluidité d'une écriture certaine, passe dans un même mouvement de la familiarité à la gravité, ne se prive d'aucun ressort ni d'aucun registre, pouvant ainsi mêler la réflexion sur le point de vue de Luc au souvenir d'une vidéo porno, l'évocation de la crise mystique qu'a connu l'auteur et les problèmes de gardes de ses enfants (avec, il faut dire, une baby-sitter américaine familière de Philip K. Dick...).
Le Royaume est un livre ample, drôle et grave, mouvementé et intérieur, érudit et trivial, total.

Mon avis

J'ai aimé... ppassionnément

Voilà un roman comme je les aime.

Quelle merveille!
On y apprend tant de chose, en tout cas en ce qui me concerne, complètement novice en terme d'histoire de la religion chrétienne.
Je me suis régalée, vraiment.

La première partie du livre raconte comment Carrère a, à un moment de sa vie, plongé dans la religion, jusqu'à l'excès je pense. Et même si finalement il raconte son histoire, cela reste amusant, et passionnant. 

Puis il commence son enquête, à la manière d'un vrai détective. Il cherche, lit, relit les textes, en latin pour éviter le biais de la traduction. Il fait le parallèle avec l'histoire.

Ce gros livre qui pour moi est plus un livre d'histoire qu'un roman, se lit goulûment, j'en redemande!
Je n'en dirais pas plus, car je me sens véritablement dans l'impossibilité d'en faire une critique à la hauteur de la qualité du livre.

Quelques extraits que j'ai noté :
Page 152
Les Juifs appelaient goyim qu'on traduit par "gentils" tous les non-juifs, et "prosélytes" les gentils qu'attiraient le judaïsme

Page 150
Résumons : nous avons affaire à [Luc] un médecin lettré de langue et de culture grecque, pas à un pêcheur juif. Ce grecque pourtant, devait être attiré par la religion des Juifs. Sans cela, il ne se serait pas trouvé en contact avec Paul.

Page 155
Le Dieu des Juifs, lui, demande aux Juifs de l'aimer, de penser à lui sans cesse, d'accomplir sa volonté, et cette volonté est exigeante. Il veut pour Israël le meilleur, qui se trouve être toujours le plus difficile. Il lui a donné une loi pleine d'interdits qui l'empêchent de frayer avec les autres peuples. [...]. Régulièrement Israël renâcle, voudrait se reposer, frayer avec les autres peuples, mener comme eux une vie tranquille. Son Dieu alors se met en colère et soit l'accable d'épreuves, soit lui envoie des hommes inspirés, malcommodes, pour lui rappeler sa vocation. Ces imprécateurs sont les prophètes. Ils s'appellent Osée, Amos, Ézéchiel, Isaïe et Jérémie.

Page 157
[Les Juifs] se savent supérieurs, élus par le vrai Dieu, champion du monde d'amour, pour lui. Ils s'exaltent du contraste entre l'obscurité de leur condition présente et l'incommensurable grandeur à laquelle ils sont appelés. Certains Grecs comme Luc, en sont impressionnés

Page 241
C'est un phénomène connu, souvent observé par les historiens des religions: les démentis de la réalité, au lieu de ruiner une croyance, tendent au contraire à la renforcer. Quand un gourou annonce la fin du monde pour une date précise, et proche, nous ricanons. Nous nous étonnons de son imprudence. Nous pensons qu'il sera bien forcé, à moins que par extraordinaire il ait raison, de reconnaître qu'il avait tort. Mais ce n'est pas ce qu'il se passe. Pendant des semaines ou des mois, les fidèles du gourou prient et font pénitence. Ils se préparent à événement. Dans le bunker où ils sont réfugiés, chacun retient son souffle. Enfin arrive la date fatidique. L'heure annoncée sonne. Les fidèles remontent à la surface. Ils s'attendent à découvrir une terre dévastée vitrifiée, et à être les seuls survivants, mais non: le soleil brille, les gens vaquent à leurs occupations, rien n'a changé. Les fidèles, normalement, devraient être guéris de leurs lubie et quitter la secte. Quelques un le font d'ailleurs [...]. Mais les autres se persuadent que si rien n'a changé, ce n'est qu'en apparence. En réalité un changement radical a eu lieu. S'il reste invisible, c'est pour mettre leur foi à l'épreuve et faire le tri. Ceux qui croient ce qu'ils voient ont perdu, ceux qui voient ce qu'ils croient ont gagné. [...] Ils sont les vrais croyants, les élus: le Royaume des cieux est à eux.

Page 332 épisode de la Pentecôte
[Les 12] prient, espèrent. Un vent violent traverse la maison, fait claquer les portes. Des flammes apparaissent qui jouent dans l'air, se séparent, viennent se poser sur la tête de chacun. A leur propre surprise, ils se mettent à parler dans des langues qu'ils ne connaissent pas. Quand ils sortent dans la rue, les étrangers à qui ils s'adressent les entendent chacun dans la sienne. Premier cas de glossolalie, qui deviendra comme on l'a vu un phénomène dans les églises de Paul.

Page 333
La plupart du temps, les Douze, en bons Juifs qu'ils sont, se tiennent dans le Temple et prient. [...] Ce qui étonne le plus, c'est qu'ils fassent tout cela alors que ce sont des gens sans instruction ni culture, une bande de paysans galiléens qui ne parlent même pas grec.
A la longue cela dit, il y a parmi leurs convertis de plus en plus d'Hellénistes, comme on appelle les Juifs socialement et culturellement plus relevés qui, pour certains, ont vécu à l'étranger et fréquentent, à Jérusalem, les synagogues où on lit les écritures en grec.
Les premières querelles au sein de la communauté primitive opposent Hebreux et Hellenistes. On est encore entre Juifs, il n'est pas encore question de gentils, mais le conflit, classique dans tous les partis qui commencent à réussir, s'esquisse déjà entre les fondateurs, qui ont la légitimité des origines, et ceux qui, arrivés plus tard mais plus instruits, plus dynamiques, plus au fait de la marche du monde ont tendance à vouloir prendre les choses en main, et selon les premiers, à se croire tout permis.

Page 334
Ainsi naît le corps des Sept, qu'on nomme aussi les diacres, et qui prennent en charge l'intendance - poste clé comme le savent les Révolutionnaires. Les Douze sont tous hébreux, les Sept tous Hellénistes.

Page 339
[Philippe a entendu parler Jésus.] Ce qu'il a disait l'a enthousiasmé. Il retournait chaque jour au Temple pour l'écouter.Il songeait à subir ce rite du baptême par lequel on devenait vraiment un de ses disciples, mais il n'en a pas eu le temps. Tout s'est en quelques heures prescipité : arrestation, procès, condamnation, supplice. [...] Le jour de Pâques, qui est pour Israël celui de la sortie d'Egypte, [...] il le passe enfermé chez lui à ruminer sa peur et sa honte. [...] Le premier jour de la semaine - celui que les chrétiens appelleront le dimanche - Philippe et son ami Cléophas, décident de quitter Jérusalem [...] pour passer quelques jours dans leur village natal : Emmaüs.

Page 357 Argument disant que les Juifs ont tué Jésus
Les grands prêtres saducéens qui, apprenant cette nouvelle provocation, décident que son auteur mérite la mort. Le crime qu'ils lui imputent étant le blasphème, Jésus devrait être lapidé.
Seulement le Sanhédrin n'a pas le pouvoir de prononcer la peine de mort. Il saisit donc de l'affaire l'autorité romaine, en prenant soin de le présenter, non comme religieuse - le gouverneur Pilate, comme Galion à Corinthe, les enverrait promener - mais comme politique. Sans le revendiquer explicitement, Jésus n'a pas nié non plus qu'il se considérait comme le Messie. Il s'est, au minimum, laissé appeler ainsi. Messie, cela veut dire roi des Juifs, cela veut dire rebelle. Pour ce crime, la peine de mort est acquise, et Pilate traînera les pieds mais il n'aura pas le choix. Il se doute bien que Jésus n'est, au pire, qu'un ennemi de la Loi mais on a assez bien ficelé le dossier pour le lui présenter comme un ennemi de Rome.
Les Evangiles sont des désaccords de détail sur ce qui a été dit devant le Sanhédrin, puis devant Pilate, mais dans l'ensemble leurs récits des procès devant les deux tribunaux, juif et roman, convergent. La plupart des historiens, chrétiens ou non, accréditent cette version qui est celle de l'Eglise et qu'illustre le film de Mel Gibson. Du côté juif, d'ailleurs, le Talmud l'accrédite aussi. Certains de ces rabbins dont il compile les opinions vont jusqu'à dire que la sentence de mort a été prononcée par le Sanhédrin, en passant sous silence le rôle de Pilate : bref, non seulement les Juifs ont condamné Jésus, mais ils s'en vantent.

Page 358 Argument contre-disant la première hypothèse. Théorie de Maccoby qui dit que les romains ont tué Jésus
"Les pharisiens [...] n'étaient pas du tout les mandarins hypocrites que les Evangiles décrivent comme les adversaires de Jésus et pour finir ses dénonciateurs, mais des hommes pieux et sages, réputés pour leur attention aux particuliarités humaines, pour leur souplesse dans l'adaptation de la Torah aux problèmes de chacun, pour leur tolérance à l'égard des opinions divergentes. [...] Plus pacifiques que Jésus [...] ils n'en considéraient pas moins son combat politique avec sympathie. [...] Jésus et les pharisiens, en réalité, s'entendaient bien, parce qu'ils aimaient et observaient la Loi, et leurs ennemis communs, après les Romains, étaient les collaborateurs sadducéens, prêtres arrogants et vendus, traîtres aussi bien à la nation qu'à la religion juives.

Page 476
[Pour les Juifs] Etre heureux signifiait croître et prospérer, devenir assez riche pour être généreux, accueillir ses amis sous son figuier, vieillir auprès de sa femme et mourir chargé d'ans sans avoir perdu d'enfant. Cet idéal -que je partage- était sérieux, sans frivolité, mais absolument pas ennemi du monde réel, des désirs qui animent le coeur et le corps de l'homme. Il tenait compte de sa faiblesse. La Loi qui était là pour le guide n'exigeait rien de lui qui ne soit pas à sa mesure et ne tienne compte de ce qu'il était humain. Elle pouvait interdire de manger tel animal, commander de donner telle part de ses revenus aux pauvres, elle pouvait même enjoindre de ne pas faire à autrui ce qu'on n'aurai pas voulu qu'autrui vous fasse, jamais en revanche elle n'aurait dit : "Aimez vos ennemis." Les traiter avec mansuétude, d'accord. Leur faire grâce quand on serait en mesure de les nuire, à la rigueur. Mais les aimer, non, c'est une contradiction, et un bon père ne donne pas à son fils d'ordres contradictoires.
Jésus a rompu avec cela. [...] Aimez vos ennemis, réjouissez vous d'être malheureux, préférez être petit que grand, pauvre que riche, malade que bien portant. Et aussi, alors que la Torah dit cette chose élémentaire, si évidemment vraie, si vérifiable par chacun, qu'il n'est pas bon pour l'homme d'être seul, lui disait: ne prenez pas de femme, ne désirez pas de femme, si vous en avez une gardez-la pour ne pas lui nuire mais ne pas en avoir serait mieux. N'ayez pas d'enfants non plus. Les-les venir à vous, inspirez-vous de leur innocence mais n'en ayez pas. [...] Et même vous, surtout vous, ne vous aimez pas. Il est humain de vouloir son propre bien : ne le veuillez pas. Tout ce qu'il est normal et naturel de désirer, méfiez-vous-en ; famille, richesse, respect des autres, estime de soi. Préférez le deuil, la détresse, la solitude, l'humiliation. Tout ce qui passe pour bon, tenez-le pour mauvais, et vice-versa.

Page 530
Soixante aux plus tard, le bon empereur Hadrien, celui de Marguerite Yourcenar, qui comme tous les "bons" empereurs étaient antisémite et antichrétien, a fait construire sur le site de Jérusalem une ville romaine moderne appelée Aelia Capitolina, avec un temple de Jupiter à la place du Temple. Cette provocation a causé parmi les Juifs qui vivaient encore dans les parages un dernier sursaut de révolte, noyé dans le sang. La circoncision a été interdite, l'apostasie encouragée. La région a cessé de s'appeler la Judée pour prendre le nom de Palestine, en référence aux plus anciens ennemis des Juifs, les Philistins - habitants de la bande de Gaza que les Juifs, à vrai dire, avaient commencé à déloger.

Page 531
Le Temple des Juifs n'existait plus. La ville des Juifs n'existait plus. Le pays des Juifs n'existait plus. Normalement, le peuple juif aurait dû cesser d'exister, comme tant de peuples qui avant et après lui ont disparu ou se sont fondus dans d'autres peuples. Ce n'est pas ce qui s'est passé. Il n'y a dans l'histoire des hommes aucun autre exemple d'un peuple qui a persévéré dans son existence de peuple, si longtemps, en étant privé de territoire et de pouvoir temporel. Cette modalité d'existence nouvelle, absolument inédite, a commencé à Yavné, près de Jaffa, où s'est établie après le sac de Jérusalem la petite réserve pharisienne voulue par le rabbi ben Zakkai. C'est là qu'a germé en secret, en silence, ce qui est devenu le judaïsme rabbinique. C'est là qu'est née la Mischnah. C'est là que les Juifs ont cessé d'habiter une patrie pour ne plus habiter que la Loi.

Le Pen, vous et moi

Serge Moati



Le sujet (éditeur)

"A priori, je ne devais pas tant aller, venir et revenir filmer les Le Pen, père et fille. Surtout, il n'était pas prévu que j'y prenne, au-delà d'un intérêt journalistique et politique évident, un certain plaisir, que seuls des psys, réunis en congrès, pourraient analyser. Aujourd'hui, j'ai besoin d'écrire, pour me souvenir de nos vingt-cinq ans de relative proximité. Ecrire pour mieux comprendre. Pour aller à la rencontre d'une certaine France qui se reconnaît, souvent, dans les propos de Jean-Marie et Marine Le Pen." On pourrait parler d'une exploration au long cours, d'un voyage à travers le continent de la Lepénie : Serge Moati dialogue avec Jean-Marie Le Pen, avec son entourage, avec le choeur de ses détracteurs. Mais surtout avec lui-même. C'est unique et brillantissime.

Mon avis

Ce livre m'a beaucoup dérangé


J'ai mis beaucoup de temps à écrire cette critique, car ce livre m'a beaucoup troublé.
Serge Moati est un journaliste que j'apprécie beaucoup. 
Je le regardais religieusement chaque dimanche dans "Ripostes" sur France 5 et TV5 monde lorsque je vivais à l'étranger.
J'ai donc tenu à lire son livre, même si Le Pen m'est profondément antipathique et que, je peux le dire, je hais sa vision du monde et de la politique.

Et ce livre m'a, de fait, mise dans une position extrêmement inconfortable, car bien que je sois en total désaccord avec cette vision de Le Pen, tout comme Moati qui l'exprime clairement dans cet ouvrage, Le Pen est dépeint comme un homme amusant et gentil.

Et j'en suis arrivée à penser que bien que cet homme incarne de mon point de vue un grand danger pour mon pays, en dehors de sa politique, il est certainement un papi gâteau avec qui on passe des dimanches à rigoler autour de la table.

Et ça me dérange beaucoup, car il est tellement plus facile de détester sur le plan humain une personne que politiquement on déteste...

La confrérie des moines volants

Metin Arditi



Le sujet (éditeur)



1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l'Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s'échappent, vivant cachés dans les forêts.
Voici l'histoire de Nikodime, qui, avec l'aide d'une poignée de moines-vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l'art sacré orthodoxe. Où l'on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu. De l'avant-guerre à nos jours, de la Russie bolchévique à la Moscou des milliardaires et des galeries d'art, l'étourdissante histoire de quelques hommes de courage.
Et puis, bien sûr, il y a Irina. Elle fuit l'Enfer, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité... Elle est au coeur de cette lumineuse histoire de résistance et de rédemption.

Mon avis

J'ai aimé... pas du tout


Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Le Point pour m'avoir fait participer au Prix du Meilleur Roman, dans le cadre duquel j'ai reçu cet ouvrage.

J'annonce la couleur : je n'ai pas du tout aimé. Et c'est quand même rare!

La belle surprise est venue du fait que le livre se lit très rapidement (un peu plus de 2 heures), ce qui a abrégé mes souffrances!

Le livre se découpe en deux parties.
La première raconte comment ces moines se sont retrouvés cachés, à essayer de récupérer un maximum du patrimoine pas encore détruit par les troupes staliniennes.

On nous raconte également la lutte du moine Nikodime contre lui même, qui ne rêve que de coucher une femme, qui prendra le visage d'Irina lorsqu'il la verra cachée dans la forêt. Pfff. que de clichés...
La seconde partie du livre se déroule au début du 21 siècle et on suit le petit fils de Nikodime, Mathias qui va petit à petit découvrir le secret de son grand père.

Tout cela dans une écriture peu agréable, avec beaucoup de paragraphes qui ne servent à rien, qui n'apportent rien, des personnages dans tous les sens, à peine esquissés.

Bref, je ne recommande pas ce livre, même pour une lecture détente et facile.

Le garçon incassable

Florence Seyvos



Le sujet (éditeur)


Henri est fragile, frêle, « différent ». Pourtant, émane de lui une force étrange. Lorsque sa sœur se rend à Hollywood pour enquêter sur la vie de Buster Keaton, génie du cinéma burlesque, ses recherches la ramènent sans cesse à Henri. Buster est insensible à la douleur, Henri ne peut pas la dire. L’un exécute des cascades violentes, l’autre est soumis à une rééducation éprouvante. Ils partagent une capacité de résistance aux épreuves brutales, une solitude inguérissable et une forme singulière d’insoumission. Ils sont tous deux des garçons incassables.

Mon avis

J'ai aimé... beaucoup

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Le Point pour m'avoir fait participer au Prix du Meilleur Roman, dans le cadre duquel j'ai reçu cet ouvrage.

Voilà deux bien belles histoires.

L'auteure nous raconte deux histoires en parallèle : celle d'Henri son demi frère handicapé mental et moteur depuis la naissance, et celle de Buster Keaton.
Alors j'avoue ne pas bien avoir compris le lien entre les deux histoires. On passe d'une histoire à l'autre sans grande logique de mon point de vue.

Pour autant, je n'avais jamais lu jusqu'alors une description si touchante et si vrai du handicap. L'écriture est très belle, et ce tout petit livre se lit en deux heures à peine tant il agréable à lire et attachant.

Sulak

Philippe Jaenada



Le sujet (éditeur)

Flics ou voyous, nul n'a oublié Sulak, garçon charmant, généreux, intègre. Accessoirement l'homme le plus recherché des années 1980. Déserteur de la Légion (l'avenir tout tracé, non merci), il braque des supermarchés avant de dévaliser les grands bijoutiers, de Paris à Cannes. Le fric, il s'en fout, il hait la violence : il veut épater. Itinéraire d'un gentleman cambrioleur doublé d'un roi de l'évasion.

Mon avis

Je n'ai pas aimé

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Le Point pour m'avoir fait participer au Prix du Meilleur Roman, dans le cadre duquel j'ai reçu cet ouvrage.

J'avoue être très étonnée par cette lecture.
J'ai évidemment immédiatement regardé la note et les commentaires du livre sur Babelio afin d'avoir une idée de ce que j'allais y trouver, et j'étais assez impatiente de le commencer au vue des bonnes critiques.
Et pourtant, une fois n'est pas coutume, je m'inscris en faux par rapport à la grosse majorité des critiques que j'ai pu y lire.


J'ai tout d'abord trouvé le style de l'auteur assez énervant avec beaucoup de parenthèses qui n'ont rien à voir avec notre histoire mais avec sa propre vie. Et puis j'ai appris à les trouver plutôt amusantes rapidement. Mais passé la moitié du livre non c'était juste énervant!

Quant à l'histoire de Sulak, j'ai immédiatement bien accroché à son histoire. Je l'ai trouvé intéressante, la vie d'un homme normal si je puis dire. Alors tous les hommes normaux ne deviennent pas des repris de justice! Mais dans le sens où son histoire se construit de façon cohérente finalement. Quand on lit son histoire, ça paraît logique d'aboutir cette conclusion.
Mais pour autant, Sulak n'est pas non plus l'homme le plus passionnant de la Terre. Et même s'il braque beaucoup d'enseignes, c'est extrêmement répétitif. On a toujours les mêmes descriptions de la préparation des braquages, le choix de ses compagnons, etc.
Au point que j'ai vraiment hésité à arrêter ma lecture aux 2/3 du livre (ce que je ne fais jamais). 
Je me suis forcée à finir par égard pour le Prix du Meilleur Roman, mais vraiment, je me suis ennuyée pendant la dernière moitié du livre.

Par ailleurs, je suis très étonnée de la complaisance avec laquelle l'auteur traite Sulak.
L'idée est qu'il est un "gentlemen cambrioleur", qu'il déteste la violence, qu'il est droit dans ses bottes, et que finalement tout ce qu'il fait il ne l'a pas vraiment choisi, que ça s'est imposé à lui.
Je ne suis pas d'accord.
Cet homme a tout de même décidé de commencer à braquer des supermarchés avec des armes, et même s'il semblait détester la violence et disait merci en quittant le supermarché, je peux vous assurer, pour avoir vécu deux fusillades de ce type, que même si le cambrioleur est "gentlemen", ça reste un traumatisme terrible pour les gens qui ne savent ce qui se passent et faisaient leurs courses tranquillement.

Je ne serai jamais complaisante envers quelqu'un qui prend les armes afin de s'approprier une supériorité vis à vis de la population qui elle reste désarmée (et heureusement qu'elle reste désarmée, car ce serait l'apocalypse!). Bref assez de politique comme ça.

Tout ça pour dire que ce livre m'a plus ennuyé qu'autre chose et que je ne comprends pas tout l'enthousiasme qu'il a pu susciter.